La carte de Cassini

La carte de Cassini

Une édition limitée et numérotée

Direction scientifique de la publication : Jean-Luc Arnaud

392 pages
Couverture Bodonienne trois éléments
Format livre fermé : 57 x 66,5 cm
Format livre ouvert : 117 x 66,5 cm
ISBN : 979-10-95550-46-4

Lutrin démontable en altuglas conçu et fabriqué par Olivier Maupin

Poids total : 23 kg

Premier tirage de 250 exemplaires

Date de parution : 20 mars 2024

2 400 €

(possibilité de payer en 3 ou 4 fois sans frais)

Frais de livraison gratuits jusqu’au 1er mars 2024

L’intégralité des feuilles, rehaussées à l’aquarelle pour la reine, rassemblées dans un livre d’art exceptionnel.
Un véritable chef-d’œuvre.

Extrait du livre

Avant-propos

Symbole de la carteTous les Français, tous les érudits, tous les collectionneurs de cartes connaissent ou ont entendu parler des travaux de Cassini et de sa magistrale œuvre cartographique. Première figuration détaillée de l’ensemble du royaume de France, publiée pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle est le fruit de la rencontre entre une dynastie de savants et le soutien du pouvoir royal. Comme en témoignent les archives, c’est également un document dressé suivant les techniques et les méthodes de calcul les plus avancées de cette période, à la fois pour sa géodésie et pour sa topographie. C’est également une œuvre immense par son importance matérielle, l’assemblage de ses feuilles forme un tableau de plus de douze mètres de côté. Cette carte constitue un véritable monument sans équivalent dans le monde pendant plus d’un siècle.

Le livre

Livre fermé sur lutrin

Sommaire

Introduction de Jean-Luc Arnaud
Tableau d’assemblage
Liste des feuilles
La carte : 181 feuilles numérotées
Légende des cartes et abréviations
Index par chef-lieu de canton

Symbole de la carte

Caractéristiques du livre

Couverture : couverture bodonienne trois éléments
Couverture 1er plat : papier Imitlin Aida Bianco 125 gr
Dos – 2e plat – et la 4e de couverture – 3e plat : toile Cialux blue avec marquage à chaud
Pages intérieures : papier couché Garda pat kiara 150 gr
Poids : 15 kg

Imprimé par EBS (Vérone, Italie)

Lutrin démontable spécialement conçu par le créateur Olivier Maupin, directeur du Centre de Formation de Restauration du Patrimoine Écrit.

Jean-Luc ArnaudDirection scientifique de la publication et auteur de l’introduction : Jean-Luc Arnaud

Historien français, spécialiste de l’histoire urbaine et de la cartographie, Jean-Luc Arnaud est directeur de recherches au CNRS et affecté membre du laboratoire TELEMMe (Temps, espaces, langages, Europe méridionale-Méditerranée une unité mixte de recherche de l’Université d’Aix-Marseille et du CNRS). Il a publié de nombreux ouvrages et articles en histoire des villes méditerranéennes, Damas et Istanbul, Le Caire et Alexandrie. Il est également l’auteur de travaux en histoire de la cartographie.
Il est le fondateur du site web CartoMundi, dédié à la valorisation du patrimoine cartographique. Son livre La Carte de France – Histoire & Techniques a recu le prix Edeme Jomard 2023 de la Société de la Géographie.

Souscripteurs (sélection)

Galerie d’images

Source : Bibliothèque Nationale de France

Vidéo

La carte de Cassini – À l’origine de la carte

La carte de Cassini – Les légendes

La carte de Cassini – Les dimensions

Contact

Pour plus de renseignements,

Vincent Ferré
+ 33 (0)7 68 55 34 72
mail : v.ferre@conspiration-editions.com

Pour aller plus loin

Symbole de la carte

Histoire de la carte

Symbole de la carteLe roi (examinant une carte) : Avec leurs chers travaux, ces messieurs de l’Académie me prennent plus de territoire que tous mes ennemis réunis.

Nous sommes au début des années 1680, Louis XIV donne audience aux éminents membres de l’Académie des sciences fondée quelques années plus tôt par Colbert. Après plusieurs mois de voyage sur les côtes de France, deux de ses membres, l’abbé Jean Picard et Philippe de la Hire viennent d’achever la nouvelle carte des contours du royaume et la présentent au roi ; ils lui montrent une France bien plus étroite que celle figurée par les cartes antérieures. C’est ce « rétrécissement » qui aurait donné lieu à la remarque de Louis XIV. Le roi continue cependant à financer les travaux de l’Académie et de son plus important outil, l’observatoire de Paris, dirigé depuis sa fondation, par Jean-Dominique Cassini, ancêtre d’une véritable dynastie qui règne sur l’astronomie française et une part important de la production cartographique pendant plus d’un siècle.

La carte de Picard et La Hire marque une rupture essentielle dans l’histoire de la production cartographique française. Avec la détermination du périmètre du royaume, sa cartographie ne peut plus procéder, comme c’était le cas auparavant, par simple addition des connaissances locales. Les pièces du puzzle sont tenues d’entrer dans un cadre déterminé. Pour l’établir, les auteurs ont suivi une méthode mise au point par Cassini en observant l’occultation des satellites de Jupiter.

Simultanément, Picard nourrit un projet plus ambitieux, après avoir contribué à la mise au point de nouveaux instruments de mesure, il propose de renouveler la carte de France par une opération alors inédite : un relevé triangulé de l’ensemble du Royaume. Alors que les cartes sont jusqu’alors établies sur la base de mesures de distances, Picard propose de mesurer des angles par des visées à longue distance. Les premiers travaux sont engagés au milieu des années 1680 mais c’est un travail de longue haleine dont ni Picard, ni Cassini ne verront le terme. C’est seulement au siècle suivant, en 1744, que tout le royaume est couvert. Pendant cette période, Picard et Jean-Dominique Cassini sont décédés, mais Jacques Cassini, fils de Jean-Dominique, assure la succession de son père en 1712 – et dirigera l’Observatoire jusqu’à son décès.

Symbole de la carte

À partir de ce moment-là, la production cartographique française est encadrée – au sens propre du terme – par les grands triangles des travaux initiés par Picard, soixante ans plus tôt. La cartographie sera désormais établie par division du territoire, sur la base de triangulations de second et de troisième ordre. Les bases d’une carte entièrement renouvelée sont posées, il reste à effectuer les mesures d’angle secondaires et les relevés topographiques.

Trois années seulement après l’achèvement de la triangulation et bien avant la publication de ses résultats, César François Cassini, petit-fils de Jean-Dominique et fils de Jacques, convainc le roi Louis XV de soutenir financièrement la préparation d’une carte détaillée du Royaume. Les 2 premières feuilles – Paris et Beauvais – sont publiées dès 1756 ; ensuite, chaque année apporte son lot de nouvelles feuilles. Il s’agit de la célèbre carte communément désignée « carte de Cassini ». La première carte de France établie sur une base géodésique. Comble du succès pour César François, c’est également en 1756 qu’il succède à son père à la direction de l’Observatoire.

La carte est partagée en 181 feuilles gravées en taille douce à l’échelle d’une ligne pour 100 toises – un centimètre sur la carte correspond à 860 mètres sur le terrain. Ce rapport de réduction permet de figurer les zones urbanisées depuis les grandes villes jusqu’aux plus petits villages, les châteaux, le réseau des routes, les cours d’eau et les aménagements hydrauliques. Il distingue également les bois et les terres non exploitées par des poncifs particuliers. En revanche, la piètre connaissance relative au niveau des mers – on ignore les altitudes respectives de la Méditerranée, de l’océan et de la Mer du Nord – la faiblesse des instruments de nivellement disponibles et le manque de moyens ne permettent pas d’effectuer le relevé des altitudes. Ainsi, les principales pentes sont figurées par des hachures assez sommaires.

Symbole de la carteSuivant son plan initial, Cassini envisageait de publier dix nouvelles feuilles chaque année. Pour y parvenir il devait disposer d’autant d’équipes de deux topographes chacune et des instruments nécessaires. Il ne lui a pas été possible de rassembler de tels moyens ; Cassini peine également pour recruter des graveurs. À partir du milieu des années 1750, les difficultés logistiques sont renforcées par les problèmes financiers du royaume ; le roi cesse de soutenir l’entreprise. Cassini développe alors une compagnie privée qui compte une cinquantaine d’associés dont la prestigieuse madame de Pompadour. En cumulant les apports financiers des associés avec ceux des provinces et des généralités (Guyenne, Bresse, Bretagne…), ceux des souscripteurs et les revenus de la vente des feuilles déjà publiées à l’unité, les comptes de l’entreprise s‘équilibrent et elle parvient à publier huit nouvelles feuilles par an au tournant des années 1750-1760.

César-François Cassini meurt en 1784, la compagnie est reprise par son fil, Jean-Dominique. Suivant le bilan qu’il dresse au lendemain de la Révolution, il resterait alors encore quinze feuilles à publier mais la nouvelle chambre ne lui en laisse pas le temps. Avant même la Révolution, les ingénieurs géographes militaires voient d’un mauvais œil que la cartographie – affaire éminemment stratégique – soit gérée à une compagnie privée. En 1893, au titre de la confidentialité des informations qu’elle porte, la carte – les manuscrits, les cuivres et les exemplaires neufs – est confisquée par la Convention au profit du Dépôt de la guerre qui se charge d’achever, de compléter et de publier l’ensemble des feuilles.

Ce transfert ne nuit pas à la carte dans la mesure où il lui confère la qualité d’un document stratégique et que plusieurs feuilles sont complétées par le Dépôt de la guerre. Par ailleurs, dès le début des années 1890, plusieurs éditeurs privés, dont les plus importants sont Louis Capitaine et Pierre-Gilles Chanlaire, publient des cartes dérivées de la carte de Cassini à des échelles plus petites, ces publications sont-elles mêmes reprises par d’autres éditeurs pour donner lieu à une multitude de cartes, topographiques ou thématiques, qui occupent la scène cartographique française de la première moitié du XIXe siècle.

Symbole de la carteÀ partir de 1832, la publication des premières feuilles de la carte d’état-major, qui figure le relief avec la plus grande précision alors envisageable, déclasse la carte de Cassini. Ses heures seraient alors comptées si l’état-major n’avait pas rencontré des difficultés qui repoussent l’achèvement de sa carte au début des années 1860. Jusqu’à ce moment-là, les feuilles de Cassini sont en service pour les régions qui restent à couvrir par la nouvelle carte.

Jean-Luc Arnaud

Édition de la Reine

Chaque feuille était imprimée sur une planche de cuivre. La gravure était effectuée à la main, dessin comme lettrage, avec un niveau de détails tel qu’une loupe est parfois nécessaire pour lire certaines inscriptions et certains symboles.

Pour l’édition dit « Marie Antoinette », toutes les feuilles ont été rehaussées à l’aquarelle avec un code couleur afin d’en faciliter la lecture. Puis elles ont été découpées en 21 rectangles puis réassemblées avec des charnières afin de pouvoir les plier et les ranger dans des boites. Le but était de pouvoir les transporter facilement lors des déplacements de la reine. Cette édition est donc la mère de toutes les cartes modernes. Elle est conservée à la BNF et a été numérisée en ultra haute définition.