La carte de Cassini

Une édition limitée et numérotée
de 900 exemplaires
Direction scientifique de la publication : Jean-Luc Arnaud
392 pages
Format livre fermé : 56 x 65 cm
Format livre ouvert : 112 x 65 cm
Poids : 15 kg
Lutrin démontable en altuglas conçu et fabriqué par Olivier Maupin, inclus dans la livraison
ISBN : 979-10-95550-46-4
Date de parution : avril 2024
300 exemplaires en souscription jusqu’au 31 octobre 2023 au prix exceptionnel de 1 800 € TTC, livraison incluse (au lieu de 2 400 €, sans livraison)
L’intégralité des feuilles, rehaussées à l’aquarelle pour la reine, rassemblées dans un livre d’art exceptionnel.
Un véritable chef-d’œuvre.
Tous les Français, tous les érudits, tous les collectionneurs de cartes connaissent ou ont entendu parler des travaux de Cassini et de sa magistrale œuvre cartographique. Première figuration détaillée de l’ensemble du royaume de France, publiée pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle est le fruit de la rencontre entre une dynastie de savants et le soutien du pouvoir royal. Comme en témoignent les archives, c’est également un document dressé suivant les techniques et les méthodes de calcul les plus avancées de cette période, à la fois pour sa géodésie et pour sa topographie. C’est par ailleurs une œuvre immense par son importance matérielle, l’assemblage de ses 181 feuilles constitue un tableau de plus de onze mètres de largeur sur douze de hauteur. Un véritable monument qui n’aura pas d’équivalent dans le monde pendant plus d’un siècle.
La carte de Cassini – des Cassini devrait-on dire – résulte du travail de quatre générations d’astronomes, de mathématiciens, de topographes, de dessinateurs et de graveurs. « L’affaire » Cassini débute en 1669 avec l’arrivée en France, du grand-père de l’éditeur de la carte, Jean-Dominique Cassini, astronome, invité par Colbert afin d’œuvrer au sein du tout nouvel Observatoire de Paris. Si la publication a débuté sous Louis XV, c’est bien son illustre arrière grand-père, Louis XIV, en créant l’Académie des sciences, commanditaire des travaux d’astronomie et de géodésie, qui en est à l’origine.
Les premières feuilles ont été publiées en 1756 ; les travaux de terrain, de rédaction et d’édition se sont ensuite poursuivis pendant une trentaine d’années. Au XIXe siècle, la carte de Cassini restera en service jusqu’à l’achèvement de la publication initiale de la carte d’État-major, au milieu des années 1860. Dès lors, classée au rayon des antiquités, elle devient un précieux témoignage de la France préindustrielle. À ce titre, les planches de cuivre, alors conservées par l’Institut géographique national, font l’objet d’une minutieuse restauration au cours des années 1950 et, jusqu’à une période récente, il était possible d’en acquérir de nouveaux tirages.
Nouvelle étape en 2023 avec la publication par Conspiration | Éditions de l’intégralité des feuilles de la carte de Cassini, grandeur nature, rassemblées dans un livre d’exception. Pour cette version, l’éditeur a choisi de reproduire un exemplaire de luxe, celui dit « de la Reine » conservé dans les réserves de la Bibliothèque nationale de France. Cet exemplaire, établi au cours des années 1780, est non seulement un tirage de premier ordre mais également un exemplaire dont la lisibilité a été fortement améliorée par une mise en couleur à la main. Les villes et les bourgs sont lavés en rouge, les bois sont en vert, les principales voies de communication en bistre, les fortes pentes en brun et les eaux en bleu. Ces couleurs confèrent à chaque feuille un relief qui manque à la version en noir et blanc. Cette pièce, unique en son genre, constitue sans aucun doute la plus belle, la plus claire et la meilleure version de cette carte. La qualité de son tirage et de sa colorisation en font un véritable chef d’œuvre.
L’ensemble des reproductions sera accompagné d’une introduction de Jean-Luc Arnaud, historien de la cartographie, directeur de recherches au CNRS. Une carte d’assemblage et un index de plus de 4300 toponymes permettront d’identifier les lieux recherchés dans l’ensemble des 181 planches. Pour chaque feuille, des outils de repérage faciliteront la consultation et la navigation entre les planches. Cet ouvrage sera à la fois un livre d’art exceptionnel et une invitation au voyage dans la France du XVIIIe siècle.

Caractéristiques du livre
Couverture : couverture bodonienne trois éléments
Couverture 1er plat : papier Imitlin Aida Bianco 125 gr
Dos – 2e plat : toile Cialux blue avec marquage à chaud
4ème de couverture – 3e plat : Sirio color bleu 290 gr avec marquage à chaud
Page intérieur : papier couché Garda pat kiara 150 gr
Imprimé par EBS (Vérone, Italie)
Lutrin démontable spécialement conçu par le créateur Olivier Maupin, directeur du Centre de Formation de Restauration du Patrimoine Écrit.
Sommaire
Introduction de Jean-Luc Arnaud
Tableau d’assemblage
Liste des cartes
La carte : 181 feuilles numérotées
Légendes des cartes
Index par chef-lieu de canton (4300 entrées)

Direction scientifique de la publication et auteur de l’introduction : Jean-Luc Arnaud
Historien français, spécialiste de l’histoire urbaine et de la cartographie, Jean-Luc Arnaud est directeur de recherches au CNRS et affecté membre du laboratoire TELEMMe (Temps, espaces, langages, Europe méridionale-Méditerranée une unité mixte de recherche de l’Université d’Aix-Marseille et du CNRS). Il a publié de nombreux ouvrages et articles en histoire des villes méditerranéennes, Damas et Istanbul, Le Caire et Alexandrie. Il est également l’auteur de travaux en histoire de la cartographie.
Il est le fondateur du site web CartoMundi, dédié à la valorisation du patrimoine cartographique.
Extrait du livre


Pour aller plus loin

Histoire de la carte
Après que Louis XIV ait créé l’Académie des sciences, il charge en 1668 Colbert de faire part de ses ambitions à l’Académie : remédier à l’état d’imprécision de la géographie du pays (les distances étaient alors estimées en journées de chevauchées). En 1669, Louis XIV et Colbert invitent Giovanni Domenico Cassini (Cassini I) pour aider à mettre en place le nouvel Observatoire de Paris, dont il devient le directeur. Jean Picard, astronome et géodésien, effectue alors la première chaine de triangles de Paris à Amiens. Il dresse les prémisses de la carte particulière des environs de Paris qui sera réalisé par David Vivier. Au début des années 1670, Louis XIV commande une carte exacte de la France. Picard et La Hire font un relevé astronomique des latitudes et longitudes des principales villes du littoral. En 1682, ils présentent les contours de la carte de France corrigée.
En 1681, l’abbé Picard présente à Colbert et à l’Académie son projet de construction d’un châssis géographique pour mesurer toute la France. Ce châssis comporte une grande traverse triangulée joignant Dunkerque à Perpignan et la triangulation se poursuit à la fois sur les frontières et les côtes. En 1883, Picard décédé, le Roi ordonne aux mathématiciens de l’Académie de continuer le travail de Picard. Le calcul de la Méridienne de Paris à Dunkerque, orchestrée par Cassini I et Jacques Cassini (Cassini II) se termine en 1718.
En 1733, sous l’impulsion du contrôleur général des finances, Philibert Orry, le projet de description géométrique de la France entière débute. César-François Cassini de Thury (Cassini III) vérifient la méridienne de Paris en 1739. Le canevas initial finira d’être complété et daté en 1744.
L’intitulé de la carte est Nouvelle carte qui comprend les principaux triangles qui servent de fondement à la Description géométrique de la France. Levée par ordre du Roy par Messrs. Maraldi et Cassini de Thury, de l’Académie royale des Sciences. Son échelle approximative est de 1 : 1 750 000. Elle comporte la Méridienne, trois parallèles et sept perpendiculaires, ce qui forme des rectangles d’environ 60 000 toises (117 km environ) de côté. Les côtes et les frontières y sont définies ainsi que leur triangulation. Sur la carte sont aussi localisés un grand nombre de villes, bourgs, châteaux, domaines, déterminés géométriquement. Dans les marges sont indiquées les distances à l’Observatoire de Paris de 440 villes, fanaux et montagnes.
Cassini demande à Grandjean de Fouchy d’inviter les évêques, les magistrats, les seigneurs et des particuliers à compléter la carte avec les détails des lieux principaux tout en respectant l’échelle et les positions relatives des éléments qui ont été triangulé. Les observations se déroulent la plupart en haut des clochers.
Entre les perpendiculaires à la Méridienne, des équipes de deux ingénieurs expérimentés s’occupent des dernières grandes zones à couvrir en utilisant la même méthode de triangulation. En 1747, Cassini de Thury (Cassini III) publie une carte contenant tous les lieux déterminés par la triangulation. Les années suivantes, les réseaux hydrographiques de la Seine sont achevés.
En 1747, Cassini III accompagne Louis XV en Flandre lors de la guerre de Succession d’Autriche, afin d’établir des cartes locales autour des champs de bataille. Lors de la présentation d’une de ces cartes au Roi, sur site, le 7 juillet 1747, ce dernier lui précise ses exigences : « Je veux que la carte de mon royaume soit levée (…), je vous en charge. »
Cassini III s’engage à accompagner le maillage des cartes, en débutant un réseau secondaire, à partir de 1748. Il bénéficie aussi des dispositions favorables du contrôleur général des finances et de la protection de Trudaine responsable des routes royales du royaume. La Description géométrique de la France est publié cette année-là.
Entre 1750 et 1756, le nombre d’ingénieurs s’occupant du maillage sur le terrain évolue de 8 à 20. Ils sont tous formés par des plus expérimentés. Ils balayaient le terrain du Nord au Sud durant 6 mois, munis de planchettes, quarts de cercle, boussole. Seules deux cartes particulières seront terminées en 1756, celles de Paris et de Beauvais.
À la fin de l’ouvrage, on trouve une carte de France couverte de plus de deux mille triangles (réseau primaire et secondaire).
Cette carte permet alors de créer, la même année, la première carte sans triangle, intitulée Carte de France dressée sur les observations de MM. de l’Académie Royale des Sciences, elle est l’oeuvre de Philippe Buache de la même Académie. Cette carte est la première carte sur la base d’un relevé géodésique du royaume de France.
En 1756, Cassini de Thury présente donc au roi les deux premières cartes particulières du royaume, Paris et Beauvais. Le roi en est satisfait, mais devant les difficultés financières du royaume après la guerre de Sept Ans, des coupes claires sont effectuées dans les subventions royales et la carte de France n’est plus subventionnée. Cassini de Thury fonde alors une société de cinquante associés afin de rassembler les fonds nécessaires pour finir les levées de la carte. Des personnalités de l’époque y participent dont la plus célèbre d’entre elles est la marquise de Pompadour. Plus tard, l’association des cinquante sera remplacée par des souscripteurs qui seront au nombre de 203 en 1780. Les provinces et les généralités participeront elles aussi au financement des relevés détaillés de la carte. La société fut globalement bien gérée : ses comptes étaient à l’équilibre ; chaque feuille était vendue au prix de quatre livres. Pendant cette période, chacune d’entre elles est supervisé par l’Académie des Sciences et reste en dépôt à l’Observatoire de Paris.
Mort en 1784, César-François Cassini ne verra jamais l’achèvement de la carte de France. Son fils, Jean-Dominique, dit Cassini IV finira les travaux de son père ; en 1790, quinze feuilles sont encore à publier.
En 1793, la France est en guerre. La carte de Cassini est une source de renseignements pour la patrie, mais aussi pour l’ennemi. Sur ordre de la Convention, elle est confisquée et transférée de l’Observatoire vers le Dépôt de la Guerre.
155 feuilles étaient prévues à l’origine, 181 seront publiées. Les départements de la Savoie, de la Haute-Savoie et une partie de celui des Alpes-Maritimes ainsi que la Corse ne faisaient pas partie du Royaume de France à l’époque des levés opérés au XVIIIe siècle et ne sont donc pas représentés.
Aujourd’hui, la carte de Cassini est toujours utilisée par les archéologues, les architectes, les historiens, les géographes, les généalogistes, les chasseurs de trésors et les écologues qui ont besoin de faire de l’écologie rétrospective ou de documenter l’histoire des paysages français.
Édition de la Reine
L’édition dit « Marie Antoinette » de la carte de Cassini est un exemplaire en couleur du XVIIIe siècle. Les cartes sont gravées sur cuivre (pour les premières par l’ingénieur géographe du Roi à Paris, Joseph-Dominique Seguin) puis tirées en noir et blanc. Chaque feuille a été réhaussée à l’aquarelle puis découpée en 21 rectangles recollés sur une toile de jute afin de pouvoir les replier et les transporter aisément.