Grégory Rateau
La poésie / six
Date de parution : 8 novembre 2022
80 pages – 150×100 mm
ISBN : 979-10-95550-42-6
PRIX AMÉLIE-MURAT 2023
PRIX RENÉE VIVIEN 2023
Résumé :
Imprécations nocturnes est un recueil de poésie de Grégory Rateau préfacé par Jean-Louis Kuffer, critique littéraire, romancier et essayiste. Ce dernier le présente ainsi : « La poésie de Grégory Rateau, puisque poésie il y a de toute évidence, plus pure et dure, libre et sauvage, plus présente dans son errance que toute « poésie poétique » agréée par les poéticiens, est à la fois exorcisme du poids du monde et de l’accablant mal-vivre, dépassement de la fausse parole et recours à une enfance requalifiée dans la clairière de l’Être. »
L’auteur :
Grégory Rateau
Né en 1984 à Drancy, Grégory Rateau vit aujourd’hui en Roumanie où il dirige un média et se consacre à l’écriture. Il est l’auteur d’un roman, Noir de soleil (sélectionné au Prix France-Liban et au Prix Ulysse du premier roman 2020) et d’un premier recueil, Conspiration du réel. Ses poèmes circulent dans des anthologies et dans une trentaine de revues en Europe.
« Grégory Rateau témoigne juste de sa fragilité au monde. Impuissance manifeste qui vaut aussi pour un sombre enfermement, ou bien alors et plus justement, une tragédie abêtissante et circulaire, où l’être peine à se mouvoir et à se révéler. Cependant que l’auteur ne sache pas vraiment ce qu’il a convoqué sciemment – Frapper à la porte des Enfers comporte toujours un risque pour celui qui s’y aventure, celui de ne pas en ressortir vivant ! »
« Comme le dit à plusieurs reprises Jean-Louis Kuffer dans sa préface, Grégory Rateau tient son ancre à l’écart des poéticiens qui font des embarras. Oserons-nous, pensant à Léo Ferré, le néologisme de poétichien ? « Un poète ça sent des pieds, on lave pas la poésie, ça se défenestre et ça crie aux gens perdus », chantait l’éternel enfant de Verlaine et Rimbaud. »
« C’est un texte tendu, une voix incantatoire vaudou, très dense et habitée qui tend vers l’occulte et l’étrangeté hurlante de l’âme. Je l’ai lu entièrement à haute voix et me suis senti presque avalé par le danger, le fait d’être exposé au pouvoir obscur de ce texte, au frontière du maléfique. »
« En refermant « Imprécations Nocturnes », on a l’impression d’avoir cheminé à travers une ville redessinée, comme dans une toile de Basquiat. Les textes y sont comme les éléments d’une pensée complexe et hantée. Trop dynamique pour être qualifiée de désespérée. Une écriture vibrante, recomposée, dans laquelle se mêlent éclats d’intimité, l’énergie de la cité, souvenirs et fulgurances arrachées au présent. »
« Porteur d’une blessure qui ne se referme pas, Grégory Rateau, exilé volontaire qui a vécu de multiples vies, écrit comme pour échapper à une malédiction qui plane sur ses origines, qui le poursuit et l’accable. Bohémien avide de sensations, ce fils du vent, enfant de la nuit, signe là un livre intense, sensuel et bouleversant dans lequel les temps se confondent, les générations s’entremêlent :
Je plonge mes yeux de spectre dans ceux de mes ancêtres
deux mondes pour sceller le même cercueil
chacun devant le fantôme de l’autre
Où chaque épisode de sa propre vie est venu effacer le précédent, où même l’avenir pourrait être le souvenir oublié de ses vies imbriquées. Reste l’enfance, indestructible, laquelle s’exprime dans une voix meurtrie. »
« Si elle est douloureuse, cette poésie de l’introspection est non métaphorique, sans emphase. La clarté de l’expression et le refus des procédés de séduction du lecteur préservent l’éthique de ce dernier. Car c’est bien à un voyage dans les extrêmes psychiques (presque lazaréen) que l’auteur nous convie. Cette nécessaire économie d’écriture est plutôt l’ « écriture innocente » de Barthes que l’écriture blanche car de « trous » et de « platitude » il n’est pas question : l’exploration est minutieuse, à tel point qu’elle épuise et rend exsangue. La page achevée, le lecteur devine toutefois sans peine hurlements et larmes ravalés : une poésie dents serrées — parfois la nuit, des imprécations… »
« C’est, sous sa couverture dorée, un livre qui à peine pèse en main, qui pourrait s’envoler tant il semble ne pas être soumis aux lois de la pesanteur, tenir presque du papillon. Et pourtant Imprécations nocturnes, deuxième opus poétique de Grégory Rateau, pèse semble-t-il du poids de toute une existence, ou d’existences multiples, plurielles. La sienne, bien sûr, d’abord et surtout : il semble que l’ouvrage se risque à emprunter la voie du biographique, même si celui-ci fait l’objet de distorsions, de réécritures, voire de mensonges (ceux-ci étant par avance pardonnés à leur auteur) et voisine avec la constitution d’un ethos, terme qu’affectionne la critique contemporaine pour désigner l’image que l’auteur renvoie de lui-même, sa posture d’écrivain, que l’on se gardera bien de chercher à vérifier, tant cette image proposée au lecteur est, en fin de compte, la seule à compter. »
« Quête du poème, quête du poète, quête de l’écriture, quête de l’énigme. De ce fait et par cette démarche spirituelle, cet ensemble qui m’a tour à tour rendu à moi-même tout en m’engageant sur de nouvelles routes de l’esprit, me semble original, personnel, inhabituel. »
« De plus, la confrontation dans le poème de deux forces, l’inconnu et le familier, a opéré pour moi, comme une instance d’énonciation double : la voix du poète et ma personne de liseur, n’hésitant pas à être submergé, englouti, abîmé par le poème et ce que j’étais capable de restituer après ma lecture. »
« La nuit, l’insomnie, les cigarillos, la présence déchirante d’un Chet Baker puis quand revient le silence, du fin fond de l’obscurité, la brusque irruption des imprécations des fantômes familiers qui ne cessent de hanter le poète. La poésie peut célébrer la nature, chanter l’amour, comme elle peut explorer les ténèbres, celles que l’on porte en soi. Grégory Rateau a fait ce second choix. Mais est-ce un choix ou une nécessité vitale ? L’intensité des mots, des images, des souvenirs ébauchés, malaxés dans un maelstrom de sensations paradoxales, parfois antinomiques foudroie par l’authenticité qui s’en dégage. »
« Il faut lire Imprécations nocturnes de Grégory Rateau, dans une pénombre, à faible lueur, dans la conscience qu’une oreille aimée entend tout et que l’on n’en parlera jamais. Il faut lire Imprécations nocturnes pour se dépouiller de toute suffisance. Risquer l’incommunicabilité, et avoir recours à la contemplation des mots. Être Raturé jusqu’à se rendre illisible à soi-même. « À la fin, je me présenterai devant vous presque nu. » C’est dire si la poésie dépouille. »
« L’élan d’écrire conduit par la colère est mu par la nécessité, nécessité de quitter, d’avancer malgré tout, de faire avancer ce long poème, de se tenir à l’écart de toute amertume. Dans ce récit de voyage introspectif à travers la blessure, « pas un mot qui ne soit éprouvé », l’auteur, « ce bohémien avide de sensations » aspire à « regagner ce territoire solaire / entre [son] carnet vide et ce cendrier plein de poèmes » qui sont peut-être son seul chez lui… »
« On pense à Isidore Ducasse dans la propension spontanée à s’enfoncer dans les recoins obscurs – glauques – du « Maldoror » tapi dans les marécages de l’existence et en gonflant des bulles de respiration, quitte à prendre le risque du pus des mots ; on pense à Vincent avançant douloureusement vers Van Gogh, jusqu’à se brûler sur le bûcher de son Art… C’est un immense vaisseau fantôme chargé d’astres – brûlots fonçant sur les coques du monde et ses réseaux intérieurs – qui circule dans le sang du poète Grégory Rateau. »
« Alors qu’un peu partout la parole s’évide, et qu’à mesure que média et politique s’éploient dans la langue celle-ci perd de son réel, la voix poétique n’a jamais tant eu de raisons d’advenir – comme zone de résistance et d’hétérotopie. Avec ses Imprécations nocturnes, Grégory Rateau installe son néo-lyrisme dans un univers urbain réduit à l’esquisse, ou à l’ombre. Des silhouettes s’y croisent – l’ombre rimbaldienne, pour sûr, mais encore Artaud, et Prével aussi – Jacques Prével ! –, le résident des limbes…»
« La poésie se joue des époques, les voix du passé sont comme des présences qui nous hantent, qui nous parlent d’un au-delà encore intelligible. En prenant la plume à notre tour, nous nous joignons à ce concert d’outre-tombe, en espérant que d’autres personnes pourront nous comprendre et faire reconnaître nos voix. »
« Au final, malgré le désespoir, l’inquiétude, on est rasséréné. On entre en poésie comme dans les ordres avec l’amour d’un au-delà des mots. « Il va sans dire qu’on ne sait trop à quoi rime la poésie, même quand elle rime, et malgré le savoir et le sabir des poéticiens qui sont en place tandis que le poète se déplace », écrit Jean-Louis Kuffer dans la préface de l’opus. La poésie de Grégory ne rime pas ; elle se déplace. À nous, lecteurs, de lui courir après ; elle en vaut la peine. »
« « La douleur se fait Verbe. L’homme enfant est rongé par des mots indolores. Il s’agit non plus de faire sonner les mots mais de creuser au plus profond, de pointer du doigt le malaise originel…une dramaturgie poétique s’instaure, un brin absurde – Ionesco guette. L’identité du poète semble se diluer dans la foule, comme si, au fur et à mesure que le masque tombe, sa singularité chancelait aussi. » »
Dans la presse :
● lelitteraire.com, 13 novembre 2022
● actualitte.com, 29 novembre 2022
● actualitte.com, 14 décembre 2022
● lescosaquesdesfrontieres.com, 10 janvier 2023
● sitedesign.blog, 14 janvier 2023
● souffleinedit.com, 16 janvier 2023
● revue-traversees.com, 20 janvier 2023
● lichen-poesie.blogspot.com, janvier 2023
● lelitteraire.com, 3 février 2023
● lacauselitteraire.fr, 9 février 2023
● mauvaisenouvelle.fr, 5 mars 2023
● Radio România Internaţional (AUDIO), 6 mars 2023
● Radio Grand lac, 27 mars 2023
● 30minutesdinsomnie.com, 6 avril 2023
● lacauselitteraire.fr, 13 avril 2023
● souffleinedit.com, 8 mai 2023
● zone-critique.com, 21 juin 2023
● courrier-picard.fr, 7 juillet 2023
● souffleinedit.com, 22 décembre 2023
● revue-traversees.com, 23 décembre 2023